Avancer malgré la souffrance : c’est possible ?
LA phrase à retenir
« Vois ta souffrance mentale comme un poids dans ton sac à dos, pas comme des racines qui maintiennent tes pieds dans le sol. »
Elle est très parlante cette phrase, non ? 🙂
Ce qu’elle nous dit, en deux mots, c’est que souffrir mentalement ou émotionnellement n’est pas quelque chose qui devrait nous empêcher d’avancer, ni de faire ce qu’on a envie de faire.
Bien sûr, cette phrase reconnaît que la douleur psychologique reste un frein, et une difficulté avec laquelle il faut s’arranger au quotidien…
Mais elle refuse aussi de comparer cette souffrance à un mur infranchissable. 😉
Et à raison ! On va voir tout ça plus en détail.
Partout, des problèmes (merci les réseaux)
C’est un fait, nous sommes beaucoup à percevoir la bonne santé mentale comme un prérequis pour avancer dans nos projets ou dans la vie.
Pourtant, faire de notre existence un parfait havre de paix et éviter la moindre souffrance semble être mission impossible…
Une question qu’on peut donc se poser ici : qu’est-ce qui nous pousse à vouloir temporiser et à vouloir s’occuper de nos douleurs avant de faire quoi que ce soit d’autre ?
Les premiers coupables que j’ai envie de désigner ici, ce sont… les réseaux sociaux.
Oui, encore eux.
Leur tendance à tout amplifier et à tout caricaturer n’est plus à démontrer, et le domaine de la santé mentale n’est malheureusement pas épargné.
Avec eux, la moindre préoccupation mentale devient un combat à mener d’urgence.
Tous nos états d’âmes se retrouvent assimilés à des pathologies lourdes supposées devenir notre priorité numéro 1…
Et c’est un problème, car en réalité, il n’y a pas plus humain et plus “normal” que de voir fluctuer nos émotions ou de voir naître et évoluer des préoccupations dans notre quotidien.
Te faire prendre du recul sur tout ça (et te rassurer) représente justement un des objectifs que je poursuis à travers mon contenu (que tu peux notamment retrouver sur Instagram).
Et il y a encore du boulot ! 😉
Procrastina-quoi ?
Bon, mais au-delà de l’influence des réseaux sociaux, à quoi peut-on penser quand on entend que “tel aspect de notre santé mentale doit absolument être réglé avant de pouvoir avancer dans tel autre domaine” ?
Tout simplement à la procrastination, non ? 🙂
Tu remarqueras que c’est littéralement ce qui se passe : on repousse au lendemain quelque chose que l’on pourrait faire (ou tout du moins commencer) aujourd’hui.
Certes, à l’instant T, on ne pense pas être en mesure de le faire. Mais dans les faits…
En réalité, derrière cette attitude, on retrouve aussi tout ce qui tourne autour de la peur de l’inconnu.
C’est l’idée comme quoi un inconfort que l’on connaît est souvent préférable à un inconfort que l’on ne connaît pas, car ce qui est familier nous rassure.
Pour un grand nombre de personnes, la déprime liée à une situation difficile mais habituelle est plus facile à supporter que le stress lié à un changement dans le quotidien.
Résultat, une croyance limitante s’installe : comme quoi prendre soin de sa santé mentale et en même temps avancer dans tel ou tel projet n’est pas possible.
Le souci, c’est que bousculer cette croyance peut se révéler bien compliqué.
En effet, elle est renforcée par l’identification à notre souffrance actuelle, c’est à dire par notre tendance à voir notre souffrance comme une partie intégrante de notre identité.
On en revient à la difficulté que représente la remise en question : « si je laisse de côté cette part de moi, si je ne suis plus ceci, alors je suis quoi ? »
Ça te parle ? 🙂
(N’hésite pas à aller lire mon article précédent sur le sujet juste ici !)
Un équilibre à trouver
Bon, mais une fois qu’on a dit tout ça : on fait quoi ?
Tout d’abord, garde en tête que tout est multi-factoriel, que tout un tas d’autres variables peuvent intervenir dans l’équation, et que chaque situation présente ses spécificités (c’est toujours bon de le rappeler).
Ensuite, retiens simplement que malgré toutes les résistances que tu peux ressentir : améliorer ta santé mentale et avancer dans ce qui compte pour toi sont deux choses tout à fait compatibles.
Alors oui, parfois on a besoin de se recentrer. On entend une petite voix dans notre tête nous dire : “c’est pas le bon moment pour ça, commence plutôt par t’occuper de ceci”.
Dans ces moments, on peut avoir besoin de prendre le temps et de faire le point, donc on met tout sur pause, et il n’y a pas de souci à ça.
Mais parfois aussi, le fait d’avancer dans nos projets et dans ce qui nous tient à coeur est justement ce qui pourrait nous aider à adoucir cette souffrance mentale et à inverser la vapeur.
Il ne faut pas oublier une chose : la réflexion sur soi n’a pas vraiment de fin. Donc il est facile de toujours trouver chez soi quelque chose à améliorer, à changer, ou encore à “régler”.
Tout ce processus, bien que bénéfique de manière générale (et partie intégrante de ce qu’on appelle le « travail sur soi »), peut aussi représenter un piège.
A écouter en permanence la petite voix qui nous dit d’attendre un peu, on se retrouve à ne jamais agir, à faire du sur-place, et à alimenter tout un cercle vicieux d’auto-critique et de douleur émotionnelle.
Dans ces situations, regarder depuis combien de temps la douleur est présente et depuis combien de temps elle n’évolue pas est quelque chose de primordial.
Autre question bonne à se poser : notre réflexion personnelle intègre-t-elle régulièrement de nouveaux éléments, ou est-elle en train de stagner ?
J’espère que tu vois où je veux en venir. 🙂
Au final, on en revient à cette idée centrale que tout est une question d’équilibre, et que cet équilibre peut généralement être trouvé en expérimentant, en essayant, et en faisant des “erreurs”.
Personne n’est né avec le manuel de gestion des émotions ou avec le « Guide de l’humain »… 😉
En tout cas, si tu ressens le besoin d’en parler directement avec moi, n’hésite pas à prendre rdv pour une consultation en ligne sur Doctolib, ou à m’envoyer un mail (psy@etiennebruere.fr) ou un message privé sur Instagram (@etiennetalks).
Prends soin de toi, et à bientôt ! 😉